Robert Thomas (1912-1992)
Robert Thomas est né en 1912 dans le Calvados. Après une formation de mécanicien et un service militaire effectué en 1933, il est mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale et parvient à se faire affecter dans l’Armée de l’air. Démobilisé en septembre 1940, il rentre à Caen, chez ses parents. Aussitôt, il rejoint la Résistance après la débâcle à la fin 1940. Le renseignement sur les troupes d’occupation et les usines ainsi que des actions de propagande constituent les principales activités de l’Armée des Volontaires, son premier groupe de résistance. Ses parents et ses sœurs étaient eux aussi activement impliqués dans la Résistance. Ils ont notamment fabriqué plus de 2 500 faux papiers dans le plus grand secret.
En tant que responsable de la cartographie, Robert Thomas effectue un travail remarquable de renseignement sur les fortifications allemandes en Bretagne et en Normandie. Il réalise des centaines de plans à partir des informations transmises par les membres du réseau, dont les membres de sa famille. Les plans sont transmis à Londres via le réseau Confrérie Notre-Dame (CND) du colonel Rémy. Ainsi grâce à ce travail de l’ombre redoutable, les alliés connaissent avec exactitudes les positions allemandes en vue du Débarquement.
En octobre 1943, repérées par les Allemands, sa mère et ses sœurs sont arrêtées et emprisonnées. Robert est alors contraint d’entrer dans la clandestinité et de se cacher. Il rallie le maquis de l’Ain où il combat de janvier à février 1944.
Quelques temps avant le Débarquement, à la demande de Léonard Gille, il effectue de nombreuses missions de sauvetages d’aviateurs alliés. C’est lors d’une de ces opérations qu’il est arrêté par les allemands en juillet 1944. Dans la nuit du 16 juillet, en pleine bataille de Normandie, alors que des centaines de milliers de combattants s’entretuent, un bombardement lui donne l’occasion de s’échapper. Il parvient à rejoindre les lignes alliées le 18 juillet et les Forces Françaises de L’Intérieur. En raison de ses missions spéciales et de ses capacités, il rejoint le BCRA (Bureau Central de renseignements et d’action), les services secrets français. Il est démobilisé en octobre 1945.
Source : Robert Thomas, Pascal Hourblin, éditions Maranes, 2019
Philippe Kieffer (1899-1962)
Durant la Seconde Guerre mondiale, il créé le 1er bataillon de fusiliers marins commandos (1er BFMC) à partir d’une 1re compagnie de fusiliers marins formée de volontaires au printemps 1942. Incorporé le 16 avril 1944 au Commando No. 4 du colonel Dawson, ce bataillon comporte 177 hommes, dont leur chef le lieutenant de vaisseau, renommé major Philippe Kieffer. Les Français débarquent le 6 juin 1944 à la Brèche de Colleville-Montgomery (Colleville-sur-Orne). Après avoir contribué à la reddition du bunker allemand , le bataillon français de Kieffer rejoint ensuite la 6ème division aéroportée britannique en franchissant le pont de Bénouville rebaptisé « Pegasus Bridge ». Au soir du 6 juin, on dénombre 10 tués et 34 blessés au sein du 1er BFMC désormais en position défensive à Amfreville. Le 1 novembre 1944, le Commando Kieffer s’illustre une nouvelle fois lors du débarquement sur l’île de Walcheren (Pays-Bas). Le 1er bataillon de fusiliers marins commandos est dissout le 1er juillet 1945
Nommé délégué à l’Assemblée consultative provisoire en 1945 et conseiller général du Calvados (1945-1946), il est ensuite fonctionnaire international à l’Agence interalliée des réparations à Berlin en décembre 1947, puis, en 1951, à l’état-major des Forces interalliées (OTAN). En 1954, après dix années dans son grade, il est nommé capitaine de frégate de réserve et deux ans plus tard, il est promu commandeur de la Légion d’honneur. Bien que déjà malade, il officie en 1961 comme conseiller technique sur le tournage du film Le Jour le plus long. C’est durant cette période qu’il décide de donner son uniforme au musée du Débarquement d’Arromanches, seul lieu à l’époque commémorant l’exploit des français du 6 juin 1944. Philippe Kieffer est décédé le 20 novembre 1962 à Cormeilles en Parisis. Il est inhumé à Grandcamp-Maisy dans le Calvados.
Alexander Stanier (1899-1995)
Officier de l’armée britannique, il a participé aux Première et Seconde Guerre mondiale. Il s’est particulièrement distingué en 1940 et lors du Débarquement de Normandie en 1944.
Le 23 février 1944, Stanier prend le commandement de la 231ème brigade (50ème division d’infanterie), composée de bataillons des régiments du Hampshire, du Dorsetshire et du Devonshire. Le 6 juin 1944, ces régiments débarquent sur GOLD Beach sur le secteur JIG (Asnelles-sur-Mer). Leur objectif est de s’emparer du village d’Arromanches et ses alentours. Le site a été choisi par les alliés pour y installer dès le lendemain du Débarquement, un port artificiel permettant le ravitaillement des troupes et pour mener à bien la Bataille de Normandie.
Après la guerre, le général Stanier fut considéré comme un héros par le peuple libéré d’Asnelles et d’Arromanches. Toujours présent lors des cérémonies du Jour-J, il a été l’un des instigateurs principaux du Musée d’Arromanches. En 1988, il reçoit la Légion d’honneur pour avoir contribué aux relations franco-britanniques
William G. Tennant (1890-1963)
Cet officier de la marine britannique s’est illustré au moment de l’évacuation de Dunkerque en 1940. Il a permis le réembarquement vers l’Angleterre de plus de 300 000 soldats alliés encerclés par les Allemands. En 1944, il est responsable de la marine pour l’installation des ports Mulberry. De plus, il supervise l’installation du système PLUTO : (Pipe-Line Under The Ocean). Un pipeline installé sur le fond de la Manche pour ravitailler les troupes en carburant depuis l’Angleterre.