Système pluto
L’opération PLUTO (Pipe-Line Under The Ocean) était une opération britannique de la Seconde Guerre mondiale visant à construire un oléoduc sous la Manche, entre le Royaume-Uni et la France, afin d’approvisionner en carburant le front allié ouvert grâce au Débarquement de Normandie le 6 juin 1944. Mené par les scientifiques britanniques, les sociétés pétrolières et les Combined Operations avec l’appui du Petroleum Warfare Department, le projet a été développé par AC Hartley, ingénieur-chef de l’AIOC (Anglo-Iranian Oil Company, aujourd’hui connue sous le nom de British Petroleum Company). Les forces alliées sur le continent demandaient une énorme quantité d’essence : par exemple, une division blindée américaine en mouvement consommait 94 000 litres de carburant par jour. Les oléoducs étaient nécessaires pour diminuer la dépendance à l’égard des navires pétroliers qui pouvaient être ralentis par mauvais temps, difficiles à décharger en l’absence de ports, être la cible des sous-marins allemands, ou être plus utiles dans la guerre du Pacifique.
Deux types d’oléoducs existent afin d’acheminer le carburant sous la Manche, le système HAIS et le HAMEL, la différence réside dans la flexibilité des tuyaux. L’objet présenté au musée est du type HAIS (Hartley Anglo Iranian Siemens) avec un tube intérieur en plomb durci d’environ 7cm de diamètre pour un poids d’environ 30 tonnes par kilomètres de tube déployé. La première installation entre la Grande-Bretagne et la France est le 12 août 1944. L’installation part de l’Île de Wight jusqu’à Cherbourg soit 130 kilomètres. Les premiers litres de carburant passant par ce système n’arriveront qu’à partir du 22 septembre. Au fur et à mesure que les combats s’éloignent de la Normandie de nouvelles lignes sont installés dans le nord de la France. Au total, 17 oléoducs furent installés entre Dungeness, en Angleterre et Ambleteuse, dans le Pas-de-Calais. Ces systèmes ont été démonté à la fin des années 40, mais certains vestiges gisent toujours au fond de la Manche.